Artworks of the artist
Tomi Ungerer a vécu en Irlande, tout en gardant des contacts très étroits avec l’Alsace et ses souvenirs d’enfance, celle égayée par Max et Moritz, Samivel et Benjamin Rabier. Celle aussi illuminée par le retable de Grünewald devant lequel le jeune Ungerer restait des heures durant à rêver. Car au goût de l’absurde et de la provocation, jusqu’à la cruauté, répond dans toute l’œuvre de Ungerer, la pudeur, la tendresse et le ravissement devant l’enfance.
Avec talent et générosité, Tomi Ungerer a jusqu’à ce jour publié plus de 130 ouvrages, près de 500 affiches, des milliers de dessins où transparaît sa verve contre la société de consommation, fustigeant les trop-nantis ou les imbéciles repus, émerveillé devant la naïveté du monde…Un talent multiforme qui désarme, mais qui rassure aussi les lecteurs que nous sommes…
LeMusée Tomi Ungerer – Centre international de l’Illustration, situé à la Villa Greiner, avenue de la Marseillaise àStrasbourg, regroupe un fond important de dessins, archives, jouets et revues donnés à sa ville natale par Tomi Ungerer.
Ce Musée conserve la collection Tomi Ungerer, qui provient de plusieurs donations effectuées par l’artiste à la ville depuis1975. Huit mille dessins originaux, des estampes, un fond documentaire important, une bibliothèque ainsi que six mille jouets et jeux provenant de la collection personnelle de Tomi Ungerer y sont conservés.
Le Musée a ouvert ses portes en novembre 2007 et présente la collection au rythme de trois accrochages par an.
1931Naissance à Strasbourg le 28 novembre de Tomi Ungerer, fils de Théodore Ungerer (ingénieur, fabricant d’horloges astronomiques, artiste et historien) et d’Alice Essler.
1935Après le décès de son mari, Madame Ungerer déménage avec ses quatre enfants à Logelbach près de Colmar.
1939-45En 1940, l’Alsace est annexée par les Allemands : Tomi subit l’endoctrinement nazi dans son école, l’ « Oberschule Mathias Grünewald » à Colmar.
La maison des Ungerer est réquisitionnée par l’armée, et en face, dans l’usine Haussmann, s’installe un camp de prisonniers. Pendant l’hiver 1944-45, Tomi vit l’épisode dramatique de la « Poche de Colmar ». Ses dessins d’enfant reflètent cette période de guerre.
1945Alors que l’enseignement du français est rétabli, Tomi est confronté à l’interdiction de parler l’Alsacien à l’école.
1946-48Tomi est éclaireur et relate dans ses Carnets les nombreux voyages qu’il fait à vélo à travers la France.
1950-51Son proviseur le juge « pervers et subversif ». Tomi décide, après son échec à la deuxième partie du baccalauréat, de partir en stop au Cap -Nord. Ses dessins de l’époque sont influencés par le courant existentialiste.
1952Il s’engage dans le corps des Méharistes en Algérie, mais tombe malade.
1953Réformé en avril, il entre en octobre à l’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Il Habite à nouveau sa maison natale à Strasbourg.
1954Tomi quitte les Arts Décoratifs et travaille pendant un an comme étalagiste ou dessinateur publicitaire pour des entreprises locales.
Il commence à s’intéresser aux USA en fréquentant le Centre Culturel Américain.
Il effectue de nombreux voyages à travers l’Europe.
1956Il part pour New – York avec 60 dollars en poche et une « cantine de dessins et de manuscrits ( T.U ) » IL épouse le 19 septembre Nancy While, une Américaine.
1957Son premier livre pour enfants paraît chez « Harper and Row » :The mellops go flyingraconte l’histoire d’une famille de petits cochons, et obtiendra le prix du « Spring Book festival ».
Il réalise sa première campagne publicitaire pour les machines Burroughs, travaille pour les revues Esquire, Life, Holiday, Harpers, the New – York Times et pour la télévision. C’est « un départ météorique aux activités très diversifiées », ( T.U ).
1958Tomi complète la série des « Mellops » et réalise d’autres livres pour enfants :Crictor, Adélaïde, Emile, Les Trois Brigands, Rufus…
Il commence une collaboration qui s’avèrera fructueuse, avec Diogenes Verlag, une maison d’édition de Zurich.
1962C’est l’année de sa première grande exposition qui a eu lieu à Berlin et de la naissance de sa fille Phoebé.
1966Le livreThe partyest publié, dans lequel il exprime sa haine du milieu new – yorkais où il vit.
1970-71Il rencontre Yvonne Wright dans le métro à New – York et l’épouse l’année suivante. Ils décident de couper les ponts avec les USA et de s’installer dans une ferme au Canada, en Nouvelle – Ecosse. Leurs expériences sont décrites dansHeute Hier, morgen fort.
1972Tomi réalise des dessins pour la campagne électorale du SPD, le parti de Willy Brandt.
1975Tomi renoue avec l’Alsace : le Musée d’Art Moderne de Strasbourg lui consacre une grande exposition rétrospective. Il illustreDas Grosse Liederbuch,un recueil de chansons populaires germaniques qui se vend à un million deux cent mille exemplaires.
Avec l’aide de Robert Pütz, il se lance dans le monde de la publicité en Allemagne.
1976Tomi s’installe avec sa femme en Irlande du Sud où naîtront Aria (1976), Lukas (1978) et Pascal (1980). Il fait don de sa collection de jouets mécaniques à la Ville de Strasbourg, qui sera complétée en 1979 d’un don de 3000 dessins.
1979C’est l’année de parution deBabylon, où il dépeint la société décadente de notre temps et dePolitrics, où il se livre à la satire de la politique.
1983Le prix Burckhart de la Fondation Goethe à Bâle lui est décerné.
1984Les insignes de « Commandeur » dans l’Ordre des Arts et des Lettres lui sont remis.
1986Après de fréquents séjours à Hambourg, il réalise un reportage sur le milieu des prostituées dansSchutzengel der Hölle.
1987Il est missionné par Jack Lang pour faire partie de la Commission interministérielle Franco-Allemande.
1988Il dessine les plans d’un monument érigé pour le Bimillénaire de Strasbourg, l’Aqueduc de Janus, dans lequel il veut exprimer la culture double de la ville.
1989Il réalise pour le bicentenaire de la Révolution Française un Porte-Folio intitulé « Liberté, Egalité, Fraternité ».
1990Il crée à Strasbourg la Kulturbank dont le but est de favoriser les échanges culturels franco-allemands.
La Légion d’Honneur lui est remise.
A Bâle, une exposition de ses dessins d’animaux « Amnesty Animal » inaugure le Congrès Mondial de la Protection des Animaux.
1991A l’occasion de ses 60 ans, le premier tome de ses souvenirs,A la guerre comme à la guerre,est publié. En novembre, Tomi Ungerer fait don de 4500 dessins à la Ville de Strasbourg.
1992Il est cité parmi les « 500 World Leaders of Influence » par l’American Biographical Institute.
Il participe à de nombreuses opérations humanitaires, en faveur de la Croix Rouge Française, pour la journée nationale du sida…
1993L’Ordre du « Deutscher Bundesverdienstkreuz » lui est décerné pour son action dans le domaine des relations franco-allemandes. Il fait paraître son livre qui relate ses expériences de la guerre,Die Gedanken sind frei.
2007L’ouverture du musée Tomi Ungerer à Strasbourg