Les œuvres de l'artiste
Dans toutes ses réalisations artistiques, Ken Denning a toujours été préoccupé par le paysage, qu’il a constamment cherché à interpréter à travers différents médiums. La gravure à l’eau-forte et le dessin deviennent rapidement ses modes d’expression préférés.
Le format intime de la plaque l’a inspiré pour créer des séries de paysages réinterprétés au travers d’une calligraphie de lignes condensées. L’approche qui structure son travail est un traitement de la surface par les contrastes : l’ouvert et le fermé amènent à une exploration organique et linéaire toujours enrichie des différentes ombres qui structurent le passage des noirs veloutés à la blancheur du papier. Le paysage se fait connaître sous une forme apparente sobre, où les différents éléments sont présentés. Mais c’est plus particulièrement la capacité de Ken Denning à étirer les surfaces vers l’antagonisme et l’inaction, qui donne à son travail un caractère résolument contemporain.
Dans les années 1990, Ken Denning commence à adopter une attitude plus expérimentale vis-à-vis de l’expression graphique. Il commence à allier différentes techniques simultanément, par exemple, lithographie, sérigraphie et héliogravure ou pointe sèche et gravure sur bois. D’ailleurs, dans plusieurs de ces travaux, des photos de paysage sont employées. Celles-ci sont retravaillées à l’acrylique et/ou à la peinture à l’huile. Du travail en surfaces égales, ses compositions sont de plus en plus basées sur les décalages et les chevauchements, qui donnent une perception différente de l’espace. Les barbouillages caractéristiques créent une distance vis-à-vis du paysage de base. Cependant, nous retrouvons toujours le paysage soit par la photo initiale soit par les caractéristiques de base du paysage, du trait horizontal ou de la végétation, qui sont souvent accentués au moyen de couleurs expressives.
Ken Denning a visité plusieurs fois les Iles Ferry. Cette rencontre avec la nature violente marquée par un climat rude et changeant a laissé une trace dans sa conception du paysage. Les fissures irrégulières et les immenses rochers, qui s’élèvent jusqu’au ciel, donnent l’impression que l’horizon est décalé, rehaussé. Le mouvement et la vigueur de l’image accentuent les contrastes de formes et de couleurs.
Dans les années 1990, la couleur en particulier est sujette à des expériences : les couleurs terres sont de plus en plus rehaussées par des couleurs vives qui sont perçues non plus simplement en tant que contours mais comme rythmiques.